Née en 1932, Marie Thérèse Paillusson, après avoir obtenu le diplôme d’Assistante de Service Social en 1964, a travaillé quinze ans à la Mutualité Sociale Agricole (MSA)de Loire-Atlantique avant de devenir assistante chef du service social de cet organisme de 1979 à 1987. Elle devient encadrante technique à la DDISS de Loire-Atlantique quand ce service public « déconventionne » les organismes jusqu’alors missionnés pour la polyvalence, ce jusqu’en 1993 et choisit de redevenir ASS de secteur quelques mois avant sa retraite en 1993. Elle est présidente de l’Association Nationale des Assistants de Service Social de 1987 à 1994 et représente la Fédération Internationale de Travail Social (FIAS) au Conseil de l’Europe de 1990 à 2004. Elle assume la présidence de l’association École Normale Sociale de l’Ouest d’Angers de 1996 à 2005. Elle a marqué le travail social par son engagement pour un service social global auprès des populations par une intervention sur le milieu, la reconnaissance de la profession d’ASS au niveau national et international et pour le développement de l’offre de formation en Travail Social dans la Région des Pays de la Loire.

Mots clés : Mutualité Sociale Agricole. Développement Social Rural et Méthodes collectives de Travail Social. Association Professionnelle ANAS. Reconnaissance profession. Engagement Instances Européennes.

Born in 1932, Marie Thérèse Paillusson, after graduating as a Social Service Assistant in 1964, worked fifteen years at the Mutualité Sociale Agricole of Loire-Atlantique before becoming assistant head of the social service of this organization from 1979 to 1987. She is technical supervisor at the DDISS of Loire-Atlantique when this public service « de-conventionalized » the organisms hitherto commissioned for “sector versatility”, until 1993. She chose to become a “Sector Social Assistant” again for a few months before retiring in 1993. She was president of the National Association of Social Service Assistants from 1987 to 1994 and represented the International Federation of Social Work (FIAS) at the Council of Europe from 1990 to 2004. She assumed the presidency of the association ‘École Normale Sociale de l’Ouest” from 1996 to 2005. She left a mark on Social Work by her commitments to a global social service with populations through an intervention on the environment, to the recognition of the profession at a national and international level and to the development of the social work training offer in the Pays de la Loire.


Marie Thérèse Paillusson est née en 1932 à Trans sur Erdre, petite commune rurale de Loire -Atlantique située à 38 kms de Nantes, comme ses parents nés en 1884 et 1899. Ces derniers sont propriétaires d’une exploitation agricole qu’ils ont contribué à développer. La fratrie comprend 3 enfants. Marie Thérèse est l’ainée, une sœur née en 1933 devient religieuse, un frère né en 1935 reprendra l’exploitation familiale.

La guerre a bouleversé l’enfance et l’adolescence de MT Paillusson. Ses études primaires se passent à Trans sur Erdre. Elle a été scolarisée à l’école maternelle dès 3 ans, les après-midis seulement. À l’âge de 13 ans, elle obtient les certificats d’études primaires privé et public. La question de ses études en collège se pose. Les bombardements de la seconde guerre mondiale (1943) ont entraîné le déménagement des collèges de Nantes. Sa mère avait trouvé un collège tenu par des religieuses à Carquefou mais son père n’a pas souhaité l’y inscrire craignant à la fois le risque de bombardements et la pénurie de nourriture. Marie Thérèse suit des cours par correspondance pendant plusieurs années. Elle ne se souvient plus de l’organisme qui dispensait l’enseignement mais se rappelle que les cours étaient du niveau « collège » : elle apprend la physique, la chimie. De cette période d’enfance et de début d’adolescence, avant et pendant la seconde guerre mondiale, MT Paillusson reconnait que la famille n’a « jamais tiré le diable par la queue » : il y avait des ressources et la maison familiale était équipée de beaucoup d’éléments de confort pour l’époque (électricité, four et commodités). Elle aide ses parents pendant quelques années : elle assume des tâches de comptabilité et met aussi « la main à la pâte sur l’exploitation », alors que son frère effectue son service militaire en Algérie. C’est la période de l’exode rural en France, la pénurie de main d’œuvre agricole est importante dans la région.

Elle s’engage dans la Jeunesse Agricole Catholique Féminine (JACF) et y assume des responsabilités de section. Elle se souvient d’activités, de conférences de culture générale. MT Paillusson fait référence à son milieu familial, à son père et à sa participation à la JAC comme des influences majeures de ses orientations et choix professionnels et de « son attrait pour le social, le développement rural en particulier ». Son expérience à la JACF lui a permis, en effet, de prendre conscience « du très grand retard de développement » dans le milieu rural et des conditions de vie très difficiles de l’époque : maisons dont le sol était en « terre battue » et sans commodités, peu de transports en commun, etc.

Un père très « engagé » dans le développement du milieu agricole et rural

Son père a contribué à animer et organiser le milieu agricole. Elle évoque ainsi des souvenirs d’enfance où elle le revoit « s’habiller » pour assister à Nantes à des réunions. Bien plus tard, elle comprend qu’il a été un des membres fondateurs des Assurances Sociales Agricoles, la Caisse Mutuelle Rurale d’Assurance (CMRA) à l’époque. Il est un des initiateurs de la coopérative agricole de St Mars la Jaille-Candé (44), devenu groupe TERRENA *. Ce type de coopérative s’est ensuite développé sur l’ensemble du département et de la région. Ces organisations reposaient à l’origine sur le dynamisme de certains agriculteurs et sur une « organisation collective locale ». Sa mère a toujours soutenu l’action et les engagements de son mari : elle assistait aux réunions mais ne « prenait pas souvent la parole ». Elle était active au niveau des relations de voisinage. Elle assurait aussi le « suivi » des carnets scolaires des enfants, « c’était quelque chose d’important dans la famille ».

Pendant la seconde guerre mondiale son père crée, « avec d’autres » [MT Paillusson insiste sur ce point], une « mutuelle chevaline » et une « mutuelle de fourrage » au niveau de la commune pour pallier les difficultés rencontrées : organisation de prêt de chevaux ou encore constitution de réserves de foin en cas d’incendies sur une ou plusieurs exploitations par exemple. MT Paillusson se souvient de l’arrivée du secrétaire de mairie dans la cuisine familiale, très tôt le matin, un classeur sous le bras, avant le départ de son père pour les travaux de la ferme et, ce, afin de préparer les Assemblées Générales des dites mutuelles. Elle se rappelle aussi que son père a déploré le fait que le contrôle du fonctionnement des coopératives ait échappé aux agriculteurs eux-mêmes quand elles se sont développées.

Quand elle parle de ses propres engagements professionnels et associatifs, elle développe la même philosophie d’action que celle de son père très empreinte des valeurs et principes du catholicisme social. Les solutions partent du terrain, il est nécessaire de favoriser l’expression des personnes et le développement de leurs potentialités : d’où l’importance de l’association, de la formation qui permettent « aux ruraux d’analyser les conditions sociales économiques et politiques déterminantes de leur situation, afin d’agir en connaissance de cause sur les structures elles-mêmes » comme l’analyse Waché (2009). C’est sans doute là que MT. Paillusson a acquis ses convictions : « on part du terrain et on ne fait jamais rien tout seul ».

Une continuité dans les études agricoles et d’Assistante de Service Social

La famille compte des cousins très proches, dont un engagé dans des études d’ingénieur agricole. Il a suscité l’intérêt de Marie Thérèse pour ce type d’études. Elle passe en 1959 un examen d’entrée pour un centre de formation financé par le ministère de l’Agriculture pour les filles « seulement hein !», une école de conseillères agricoles en région parisienne. Elle a 27 ans. Elle trouve ces études intéressantes, mais est désappointée lors de discussions avec le cousin en famille, « le cousin me dit : pfff, moi, je ne suis même pas pris au sérieux par les agriculteurs en tant qu’homme, alors toi une femme tu ne seras jamais prise au sérieux ! »

« Pas prise au sérieux ! », MT Paillusson changed’orientation et prépare le concours d’entrée à l’école d’infirmières en1960-1961. Elle effectue l’année suivante la première année à l’école de la rue Vaugirard qui faisait partie de l’Institut Pasteur, à Paris. Une partie des cours se passe dans les locaux de l’institut. La 1ère année d’infirmière était le passage obligé vers les études d’ASS. Elle ne voulait pas devenir infirmière et avait toujours en tête le développement du milieu rural.  Ellepasse le concours d’entrée de l’École Normale Sociale de l’Ouest d’Angers (ENSO) en vue de la formation ASS. Elle y est admise pour la deuxième et la troisième année et obtient le diplôme d’état d’ASS à 32 ans en juin 1964.

La formation initiale d’ASS marquée par les stages

Dès son entrée à l’ENSO, elle sollicite une bourse pour gagner son indépendance financière vis-à-vis de ses parents qui l’ont soutenue jusqu’alors. Elle l’obtient auprès de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) de Loire-Atlantique : en contrepartie, un engagement de 3 ans après l’obtention du diplôme d’état.

Les stages ont été très formateurs. À Pasteur, l’enseignement de l’école est médical : beaucoup de cours sur la santé et des travaux pratiques centrés sur le métier d’infirmière. Les stages hospitaliers jugés « assez longs », se déroulent pour elle à l’hôpital Pasteur, à l’hôpital des Enfants Malades ; l’apprentissage portait « quand même aussi sur le contact avec les gens ». En raison de la « pénurie » de stages et du nombre d’étudiants par promotion à Angers (30), elle a réalisé plusieurs stages à Paris : en dispensaire d’hygiène mentale infantile à Denfert-Rochereau et le stage obligatoire en tuberculose dans un dispensaire de quartier de la Petite Roquette, rue Omer Talon en 2ème année. Elle a aussi effectué un stage auprès du tribunal et à la MSA en Maine-et-Loire.

L’ENSO, située à l’époque rue Racine à Angers, était associée à l’Université Catholique. Les professeurs de psychologie, de sociologie étaient communs : c’étaient des jésuites « la plupart du temps ». Magistrats et avocats dispensaient le droit : civil, pénal, etc. Les enseignements sociaux étaient assurés par la Caisse d’Allocations Familiales, la Sécurité sociale, l’aide sociale, l’aide sociale à l’enfance de la Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale (DDASS) à l’époque ou encore par les différentes associations qui présentaient leur service social et leur action. MT Paillusson porte un jugement assez critique sur les enseignements théoriques reçus en formation initiale d’ASS par comparaison d’avec ceux de l’année de conseillère. « C’était plutôt de la vulgarisation de certaines disciplines (psychologie, sociologie) et pas la compréhension en profondeur de ce qui était enseigné : « pas des recettes quand même ! c’était plus large que des recettes mais quand même léger, superficiel ! » Les psychologues de l’université donnaient ce qu’il fallait savoir pour être ASS mais il n’y avait pas besoin de savoir grand-chose, selon eux !

L’enseignement de service social était orienté vers des « savoir-faire » selon MT Paillusson à partir d’études de cas intégrant l’analyse du contexte de vie, les éléments de législation sociale et « la morale professionnelle ». Or, les stages de Paris lui avaient montré l’intérêt des méthodes d’intervention grâce à l’expérience des monitrices de stage qui avaient déjà pu bénéficier de la formation continue. Elle découvre l’importance de la psychologie de l’enfant pour construire une intervention professionnelle d’ASS, en particulier pour la rencontre avec les parents dans le cadre du dispensaire d’Hygiène Mentale Infantile. Les monitrices de stage l’ont incitée à connaître les travaux de Myriam David et de Geneviève Appell et à intégrer ces connaissances dans sa pratique auprès des enfants et des familles. Ce stage a été très formateur et elle envisageait de se projeter dans ce type de service, une fois son contrat à la MSA rempli.

L’intérêt des stages en formation initiale est fondé sur la compétence des « monitrices ». Il y avait, à l’époque de sa formation, des ASS qui demandaient seulement aux « élèves » de les suivre sans jamais avoir de responsabilité ni de « suivi » de familles. La qualité des stages était donc variable et reposait sur ce que les monitrices de stage pouvaient transmettre comme savoirs professionnels. Celle côtoyée en Hygiène Infantile à Paris a marqué de son empreinte la formation de MT Paillusson. Elle a acquis, là, la conviction que l’activité de service social requiert de la connaissance. Cette conviction ancrée dans ces expériences d’étudiante-stagiaire va guider certaines de ses orientations professionnelles comme ASS de « base » et comme responsable de service, voire enfin ses engagements nationaux à l’ANAS et internationaux dans le cadre du Conseil de l’Europe. Le milieu professionnel ne disposait pas, dans une grande majorité à cette époque, de cette connaissance. Elle a pu effectuer une formation très rapidement après son DE et a ensuite saisi toutes les opportunités qui se sont présentées.

Une carrière professionnelle adossée à de la formation permanente

De 1964 à 1987, elle travaille à la MSA de Loire-Atlantique. Avant sa prise de poste, elle obtient le certificat de spécialisation rurale requis pour exercer dans ce service. C’est l’École Normale Sociale de l’Ouest d’Angers qui assure cette formation dans les pays de la Loire (post DE, durée de 6 mois) : elle fréquente le centre de la Beuvrière, centre de formation de monitrices d’enseignement ménager. La sensibilisation au milieu agricole a été importante en particulier les connaissances du fonctionnement des chambres d’agriculture et d’autres organismes spécifiques au milieu (pour les salariés et les exploitants) ; en revanche, elle n’a pas appris beaucoup du stage « obligatoire » en ferme du fait de son expérience personnelle.

Un travail social global en milieu rural

L’exercice professionnel de MT Paillusson débute en milieu rural, en février 1965, dans un Centre d’Action Sociale Rurale à St Julien de Vouvantes puis à Derval (44) en 1970 où elle développe du travail social collectif. Elle met en place un certain nombre de commissions d’agriculteurs (question de l’évolution des exploitations), de Personnes Âgées avec la création du premier club sur le territoire, de travailleuses familiales et d’aides ménagères, de personnes concernées par les questions de logement (amélioration de l’habitat, etc.). Ces commissions se réunissaient dans le centre d’action sociale rurale souvent le soir. Elle a enrichi ces pratiques par la formation aux méthodes et à l’Aide Psychosociale Individualisée effectuée à l’École d’ASS de Nantes de 1967 à 1970, dont la responsable Mme Lefeuvre avait été formée à la CNAF de Paris. MT Paillusson avait vu l’influence positive qu’avaient les premières ASS formées aux « méthodes » à la MSA. Elle découvre et apprécie la supervision sous forme de « discussion de cas » en travail collectif avec Mme Perrino, ASS nantaise formée au Canada, ainsi que la supervision individuelle avec Mme Omnès-Dupas (ASS monitrice à l’école de Nantes). Elle s’engage elle-même dans la formation de superviseur à l’école des Surintendantes de Paris, devenue ETSUP. L’homologation de ce diplôme au niveau DSTS en 1978 permet son inscription plus tard en DEA à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.

En 1979, elle est sollicitée par le directeur de l’action sociale de la MSA 44 pour prendre la responsabilité du service social. Elle valide d’abord la formation de superviseur puis s’engage dans ce nouveau poste. Son activité de chef de service auprès des ASS et des secrétaires médicosociales est colorée par les convictions déjà exprimées comme ASS de secteur qu’elle illustre avec une métaphore agricole : « il faut labourer le terrain avant de semer quelque chose ». Elle tend à développer des pratiques d’intervention sociale de groupe et collective à partir des besoins des populations, elle accorde de l’importance à la connaissance de l’environnement, au travail en équipe pluriprofessionnelle dans les centres sociaux (secrétaire, conseillère ESF, puéricultrice, etc.) et au travail partenarial avec les « délégués de la MSA véritables élus de terrain pour l’organisme », ainsi qu’avec l’ensemble des acteurs politiques et associatifs. Elle promeut aussi une pratique professionnelle méthodique, ancrée sur l’analyse des besoins et des ressources de l’environnement ainsi que sur l’évaluation. Elle a bénéficié dans le cadre de cette responsabilité d’outils techniques d’analyse à partir de statistiques via le système de « cartes perforées », déjà performant à la MSA, à cette époque « pré-informatisée » des services sociaux. Travail individuel et travail collectif ne sont pas dissociés pour les ASS de la MSA-44 qui bénéficient, de plus, dans le cadre du service d’un encadrement technique par des « superviseurs qualifiés dans l’ensemble des approches ».

Le passage de la MSA à la Direction Départementale des Interventions Sanitaires et Sociales en 1987 : le « désenchantement » en lien avec un changement de culture

La décentralisation, la mise en place très progressive dans le département de Loire-Atlantique d’un Service Social Départemental public ont entraîné un désengagement progressif de la MSA et de l’ensemble des services conventionnés pour la polyvalence de secteur. Cette nécessité « d’abandonner » la polyvalence est aussi liée aux changements du monde agricole et à la difficulté pour l’organisme de financer un service social alors que ses ressources baissent. Le conseil d’administration oriente alors son Action Sociale sur les seuls ressortissants du milieu agricole. Cette approche d’un service spécialisé de Conseillères en Économie Sociale et Familiale et du Service Social auprès des Personnes Handicapées réduit l’intervention dans le milieu rural. Une grande partie du service est « mise à disposition » de la Direction Départementale des Interventions Sanitaires et Sociales (DDISS) par la MSA. MT Paillusson fait le choix d’accompagner ce mouvement et assume une fonction d’encadrement technique.

Elle se tourne vers la formation pour ne pas « mourir d’ennui » à la DDISS, dit-elle. Le désenchantement vécu porte sur la césure trop grande entre la dimension « politique » et la dimension « technique » de cet organisme concernant l’activité professionnelle ce, quel que soit le niveau d’intervention, et sur le poids excessif de l’administration sur le service social. MT Paillusson utilise une formule éloquente « il n’y avait pas de politique de service mais une politique de consignes ». Il n’y avait pas de travail avec les élus et l’organisation très « bureaucratique » était pesante et limitante par rapport à des prises d’initiatives, sur le terrain mais aussi au niveau de l’encadrement. Elle fait référence à MA Rupp (1986) concernant l’impact de la fonctionnarisation des services sociaux sur l’activité possible des ASS. Beaucoup de professionnels ASS de la MSA ont vécu cette période de transition comme une période de rétrécissement du champ et de l’approche des situations : MT Paillusson a assisté au départ de plusieurs d’entre eux ou elles. Elle s’engage en DEA en 1987 à l’École des Hautes Études et soutient en 1989 un mémoire dont le sujet porte sur les politiques sociales en France et en particulier sur le rôle de la commune dans la décentralisation (voir bibliographie). Suivront deux années de thèse mais ses engagements nationaux et internationaux vont prendre de plus en plus de place et de temps.

Une fin de carrière d’ASS polyvalente de secteur, le retour au CMS de Bellevue-Nantes

Ce retour sur le terrain d’exercice professionnel comme ASS pour lessixderniers mois de la carrière professionnelle est le choixde MT Paillusson en 1993 pour faire face à ce conflit de valeurs.Choix peu banal dont elle parle 30 ans après comme reposant surl’impuissance vécue à assumer un poste d’encadrement orienté par des conceptions et des orientations du travail social du service qui ne correspondaient pas aux réalités du terrain tant du côté des usagers que des professionnels. Elle découvre avec grand intérêt la réalité du travail professionnel sur un quartier urbain « prioritaire ».  Elle fait valoir ses droits à la retraite en 1993.

De nombreux engagements militants pour la profession et la formation

Elle reste très active, dès lors, au niveau de l’Association Nationale des Assistant(e)s de Service Social (ANAS) tant sur le plan national qu’international et au niveau de l’association gestionnaire du centre de formation au travail social des Pays de la Loire.

La recherche de la reconnaissance de la profession via l’association nationale professionnelle (ANAS)

Elle adhère dès 1967 au comité départemental de Loire-Atlantique présidé par l’ASS chef MSA. Elle a connu l’association lors d’une conférence de Mlle Besnier, permanente de l’ANAS, au Comité Départemental de liaison et de coordination des services sociaux très actif à cette période en Loire-Atlantique. Elle est élue déléguée départementale au comité national en 1970. Elle recherche dans ce cadre associatif un espace, nécessaire à ses yeux, de liberté pour l’expression professionnelle hors du cadre de l’employeur, pour la recherche de légitimation et la reconnaissance de la profession. Elle apprécie l’intérêt de l’association pour les formations initiale et continue ainsi que pour la défense du titre professionnel, de la déontologie et des valeurs. Elle recherche aussi un accès à la connaissance des statuts et des pratiques dans les pays européens voire nord et sud-américains et, pour ce faire, elle participe à la commission internationale de l’ANAS.

Elle assume plusieurs fonctions avant de devenir vice-présidente du bureau national en 1972 puis présidente de 1987 à 1994 avec une première « tâche d’envergure » : la réforme des statuts, orientée par une volonté de changement de l’organisation interne (avec plus de participation démocratique) et celle de l’évitement d’une « faillite » financière. Elle s’engage dans cette tâche avec B. Bouquet, J. Perlès et É. Leplay. C’est sous sa présidence qu’a lieu « le mouvement de lutte des ASS de 1990-1991 » et les négociations pour l’homologation du diplôme ASS au niveau II (nomenclature de l’époque). Elle l’a fortement initié en mobilisant les connaissances et les contacts construits au niveau européen. Alors qu’en France le ministère des Affaires Sociales maintient le diplôme d’ASS à Bac +2 soit un niveau III, MT Paillusson se saisit du levier que représente la Directive Européenne du 21 décembre 1988 relative à un système général de reconnaissance des diplômes d’enseignement supérieur d’une durée de 3 ans pour les professions règlementées pour faire avancer une revendication de la profession. Elle propose à l’ANAS de s’engager dans une action d’envergure prenant conscience de la limitation que représente la position du ministère pour l’emploi des ASS français au-delà des frontières nationales. Cette directive européenne visait à créer les conditions de la « libre circulation des travailleurs ». Elle participe aux travaux de plusieurs groupes du Conseil Supérieur du Travail Social entre 1988 et 1993 (Tisserand pour l’homologation du DE, Gontcharoff par rapport à la décentralisation) et assume une activité de rédactrice de certains des rapports (politique du RMI et effets sur la pratique des ASS, Intervention Sociale d’Intérêt Collectif, etc.).

Le Conseil de l’Europe à partir de 1990 jusqu’en 2004

La participation à la commission internationale de la Fédération Internationale de Travail Social (FIAS) pour l’ANAS en tant qu’Organisation Internationale Non Gouvernementale (OING) lui ouvre la porte du Comité de Liaison avec la Communauté Européenne et du Conseil de l’Europe. Elle acquiert une connaissance de l’ensemble des statuts professionnels, des systèmes de formation et des politiques économiques et sociales et donc des droits sociaux promus par les instances européennes ainsi qu’une ouverture aux pratiques professionnelles situées dans les différents environnements européens (Allemagne, Espagne, Portugal, etc.) et au-delà. Elle prend conscience de la « faiblesse de la formation de base » en France et déplore que les expériences françaises ne soient pas retenues au niveau européen (l’ANAS défend alors l’idée d’une formation initiale d’une durée de 4 ans). Elle s’est engagée activement dans des programmes de l’Union en Roumanie, par exemple, où elle a été à l’initiative de l’organisation d’un système de protection de l’enfance concernant les nombreux enfants jusqu’alors placés en institution. Elle fait aussi des expériences de travail social aux États Unis notamment en lien avec Carole Dane, permanente de l’ANAS.

Les connaissances et les contacts acquis au niveau européen ont alimenté les engagements de MT Paillusson au niveau national, notamment dans les relations et les négociations avec le ministère en charge des affaires sociales et des professions sociales à propos de l’homologation du DE ASS (Cf. l’ouvrage de C. de Robertis, 2021). Elle insiste particulièrement sur ce point. Elle a rendu compte régulièrement au cours de ses mandats de l’ensemble de ces éléments dans la Revue Française de Service Social (Cf. bibliographie). Ses articles portent principalement sur l’histoire et le fonctionnement des instances européennes, sur les orientations et les impacts des politiques publiques économiques et sociales sur le travail social, sur les questions de méthodologie professionnelle et de respect des Droits de l’Homme, sur la formation des ASS.

La formation

L’engagement pour la formation présent tout au long de sa carrière se situe à plusieurs niveaux : celui de la transmission des savoirs professionnels sur le terrain et celui de l’administration de la structure juridique porteuse du centre de formation.

Un intérêt pour la transmission du métier

Elle accueille et accompagne des étudiants-stagiaires ASS de 3ème année de l’École de Nantes. Comme responsable du service social de la MSA, elle développe une politique d’accueil de stagiaires et l’incitation à la formation continue pour les ASS : celle de « monitrices de stage » est obligatoire dans le service pour accueillir des étudiants. Le soutien institutionnel est apporté par la mise en place d’un groupe de monitrices de stage pour des échanges de pratiques, la recherche d’une cohérence dans la transmission des savoir-faire et dans la connaissance des politiques sociales mobilisées. Son mémoire de formation de superviseurs (ETSUP), entre 1979 et 1981, porte sur « L’incidence des stages dans la pratique de service social : essai d’analyse stratégique ». Elle argumente, à l’époque, ce choix d’objet d’étude par :1) les écarts, voire les antagonismes, perçus entre les projets des formateurs responsables d’apports théoriques dans les écoles et les attentes des professionnels ASS en prise avec les réalités du terrain  (demandes des usagers et des contraintes des institutions) ; 2) par la constatation des difficultés éprouvées par les jeunes professionnels en début d’exercice ; 3) par l’analyse en tant que chef de service des conflits de loyauté qui pouvaient se présenter aux ASS en formation en raison, parfois, de tensions entre les deux instances de formation que sont les services et les écoles.

La pérennité d’une offre régionale de formation au travail social de 1996 à 2005

L’engagement au niveau de la structure porteuse du centre de formation se situe à deux moments significatifs de l’existence de ce dernier à Nantes. Il commence en 1974 quand, à l’initiative du ministère, l’UDAF 44 et d’autres acteurs sociaux locaux créent une association type loi 1901 après la « sortie » de l’école d’ASS du cadre juridique du Centre Hospitalier Régional. Les statuts de la nouvelle association « École de service social de Nantes » prévoient trois collèges dont celui des professionnels. Elle y assume une fonction de représentation au nom de l’ANAS. Elle est élue secrétaire de l’association jusqu’en 1979 date de sa prise de poste comme responsable de service social de la MSA 44. Elle n’est donc plus administratrice dans les instances lorsque commencent les difficultés de l’école en 1985 qui aboutissent à la liquidation judiciaire de cette dernière. Le regroupement nantais entre la formation initiale ASS et la formation continue des travailleurs sociaux sous la forme d’un Institut du Travail Social (ITS) qui a été tenté en 1987 pour une sortie de la crise financière, a échoué. La liquidation après 6 mois d’existence de l’ITS est suivie de la création d’une annexe de l’École Normale Sociale de l’Ouest (ENSO) d’Angers à la demande du ministère pour la seule filière ASS, en 1988. Il s’agit de l’Unité Pédagogique Nantaise située à Rezé (Agglomération Nantaise) dans des locaux pouvant accueillir 60 étudiants.

MT Paillusson s’implique activement de nouveau dans la formation alors que les professions et les formations sociales sont concernées et impactées par des enjeux politiques et économiques nationaux (décentralisation et attribution de la compétence « formation » aux Régions, augmentation des quotas de formation, regroupements régionaux souhaités, réformes des formations de niveau III). Ces enjeux sont complexifiés par des enjeux plus locaux de gouvernance et de territoire entre Nantes et Angers. MT Paillusson adhère à l’ENSO en 1996, association dont le siège social est à Angers, au moment où l’assemblée générale approuve de nouveaux statuts, et où l’association connait le départ de la présidente de l’instance politique Conseil d’Administration (CA) et celui de la directrice en place depuis 1979. Elle est élue présidente de ce même CA en octobre 1996.

Cette présidence est marquée par des changements structurels internes à l’association (changements de direction et réorganisation des responsabilités des services de formation initiale et continue) et externes dans le contexte général de mutations du travail social et de l’action publique. MT Paillusson partage avec d’autres acteurs la volonté d’inscrire les établissements de formation dans des dynamiques locales de recherche, de liens avec les universités, de projets d’appuis aux établissements, et d’offre de formations initiales et supérieures prenant en compte les évolutions du domaine social et des besoins. Ce, en lien avec les orientations des politiques publiques dont celles de la loi de lutte contre les exclusions de 1998. Les buts poursuivis sont le développement de la formation en travail social à Angers et le maintien puis le développement de l’offre de formation ASS sur la région nantaise : la question des locaux étant préoccupante à partir de 1993. Le mode de financement des centres de formation et la question de l’équilibre financier ont requis une augmentation des promotions d’étudiants en 1992 puis en 2002 par suite de l’évaluation des besoins réalisée pour l’élaboration du schéma régional des formations sociales (2001-2005). Les locaux sont dès lors inadaptés et exigus ; par ailleurs, ils se sont révélés être potentiellement dangereux.

Deux étapes jalonnent la période de son engagement comme présidente du Conseil d’administration jusqu’en 2005. D’abord en « solitaire » comme le dit MT Paillusson à propos de l’association ENSO qui se débat à propos de l’épineuse question des locaux nantais. Ce sont 11 projets différents qui seront étudiés entre 1996 et 2003 allant de la réhabilitation de l’existant à la construction d’un nouveau bâtiment. La situation angevine étant sur cette dimension plus stable, un projet de mise aux normes des locaux est engagé sur une durée de 6 ans. Cette période correspond à une intense recherche de collaboration entre l’ENSO et les partenaires sur Angers et Nantes, de négociations avec le ministère des Affaires Sociales via la DRASS, avec les collectivités territoriales (Région, Départements, Communes de Nantes, d’Angers et de Rezé) et de gestion des tensions existantes entre les politiques mais aussi au sein même des associations loi 1901. MT Paillusson s’emploie avec quelques administrateurs à développer et à consolider les relations avec les élus politiques locaux ainsi qu’avec la DRASS qui ont représenté des appuis solides. Deux projets « provisoires » vont se succéder pour l’Unité Pédagogique Nantaise dans l’attente d’un regroupement effectif des écoles (formations initiales EJE, ES et ASS), sur REZÉ.

Ces établissements de formation sont organisés différemment dans la Région des Pays de la Loire. Ils sont tous gérés par des associations type loi 1901. Ces dernières sont distinctes entre Nantes et Angers pour les EJE par exemple ou communes pour les formations ES et ASS mais avec des entités pédagogiques aux projets différents pour Nantes et Angers. La collaboration en vue d’un rapprochement puis d’une fusion entre ces associations aux histoires singulières a nécessité du temps et plusieurs formes juridiques successives : 1) dès 1999, la création d’un réseau des associations gestionnaires, l’Association du Réseau Régional des Instituts de Formation au Travail Social (ARRIFTS) est concomitante de la recherche intense de locaux pour l’école d’ASS à Nantes et de la nécessité de locaux plus grands ou plus adaptés à de nouvelles actions de formation pour les autres associations concernées par l’impact du schéma régional des formations sociales ; 2) en 2003, la création d’une association gestionnaire spécifique « Pôle Nantais du Travail Social » (PO.NAN.TS) exigée par les pouvoirs publics  pour la réalisation d’un quelconque projet. MT Paillusson est élue présidente de cette association dont le siège est situé à la mairie de Rezé : le but est la création d’un pôle de formation, de recherche et de documentation au travail social soit par la gestion et la mutualisation des moyens immobiliers, mobiliers et techniques soit par la construction d’un espace géographique. Cette étape aboutit à la fusion de trois des associations fondatrices et donne naissance à l’Association Régionale des Instituts de Formation en Travail Social (ARIFTS) en 2009 : association toujours présente actuellement.  MT Paillusson exprime lors de nos entretiens avoir éprouvé un sentiment de « devoir accompli » quand elle quitte sa fonction de présidente de l’association PO.NAN.TS en 2005 alors que le projet nantais de formation (ASS avec d’autres) est sur des rails, enfin assurés.   

Elisabeth Ollivier, juin 2022

Sources :

Documents communiqués par Marie Thérèse Paillusson

Publications et travaux

Entretiens avec MT Paillusson d’Élisabeth Ollivier entre 2019 et 2022

Merci infiniment à Marie Thérèse Paillusson d’avoir accepté le principe de cette notice biographique et de son concours pour sa réalisation. Notice qui n’engage que son auteure.

Notes

*Fondée en 1932, la coopérative de Saint-Mars-la-Jaille spécialisée dans les céréales puis l’activité laitière en 1942, s’installe à Ancenis en 1952, prend ensuite le nom de Coopérative agricole La Noëlle Ancenis. Union, 2000 avec la Coopérative Angevine du Val de Loire (CAVAL). Le regroupement (2003) des CANA, CAVAL et du Groupe Centre Atlantique produit le groupe coopératif TERRENA. Source Wikipédia, consultée le 22. 11. 2019.

[1] Waché, Brigitte. 2009. Catholicisme social et modernisation agricole en France des années 1870 aux années 1950. PUR, Rennes. http://www.openedition.org/6540 . 295-315.

Bibliographie et travaux de Marie Thérèse Paillusson

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