Son père, Antoine Fraissais et sa mère, née Catherine Gaillard, exercent respectivement les professions de garçon de magasin et de repasseuse. Le couple réside à Limoges, 12, rue Manigne. Il semble qu’il n’ait eu que deux enfants. Après leur fille aînée, Gabrielle, un fils, Roger Fraissais naît trois ans plus tard, qui restera limougeaud toute sa vie.
Gabrielle épouse le 27 mars 1926 Georges Girard (1898-1971), conservateur de la bibliothèque de Limoges. Son mari est le fils de Théodore Girard (1851-1918) qui fut un homme éminent dans sa commune. En effet, fils d’agriculteur de la Charente-Inférieure, après de solides études juridiques, il devint avoué puis juge suppléant au tribunal civil de Melle (Deux-Sèvres). Elu maire, puis sénateur républicain en 1895, il entra comme Garde des Sceaux au Cabinet d’Aristide Briand de novembre 1910 à mars 1911.
Titulaire d’une licence ès lettres, Georges Girard, admissible à l’Ecole Normale Supérieure, ambitionne de faire de la politique et du journalisme. Il entre au Parti socialiste en 1921 et sera candidat SFIO à la députation en 1936 dans les Deux-Sèvres.
Au jour de son mariage, Gabrielle Girard est aide-chimiste. Elle deviendra par la suite infirmière visiteuse ou assistante sociale, sans que l’on sache précisément quand et où elle suivra cette formation.
Gabrielle Girard bénéficie également d’une notice de Michel Dreyfus dans « Le Maitron », relatant qu’elle est « née dans une famille de militants socialistes (un de ses grands-pères avait été blanquiste) … » et fournissant des renseignements sur ses engagements politiques jusqu’en 1939.
Ce militantisme est certainement issu de la branche maternelle de la famille de Gabrielle Girard qui est constituée d’une lignée d’ouvriers de l’industrie porcelainière de Limoges et c’est surtout du côté d’un oncle maternel que la promotion sociale est la plus remarquable. Cet homme, Martin Eugène Gaillard (1879-1963) a également fait l’objet d’une notice coproduite par Michel Dreyfus, Gilles Morin et Patricia Toucas dans « Le Maitron ».
Avec son certificat d’études primaire en poche, Eugène Gaillard commence à travailler à 14 ans en tant qu’employé de commerce. Deux ans plus tard, il entre dans les bureaux de la coopérative, « l’Union de Limoges » et en devient, après seulement six années, le secrétaire général.
C’est avant tout dans la fonction de rédacteur de publications du Parti socialiste qu’il se distingue. Il est nommé co-fondateur et directeur de diverses revues propagandistes. Après avoir dirigé le quotidien « Le Populaire du Centre », journal de la Fédération socialiste de Limoges, qu’il contribue à développer en promouvant une diffusion du socialisme au-delà des ouvriers, vers la petite et moyenne bourgeoisie et la population rurale, il devient administrateur – délégué du journal parisien « Le Populaire ».
Il va être d’une grande influence sur sa nièce Gabrielle. Lorsque celle-ci adhère au parti socialiste, il est le secrétaire de la Fédération de la Haute-Vienne. Il est encore là lorsque le futur époux fait ses premières armes au « Populaire du centre ». C’est lui encore qui propose à Georges la fonction de correspondant parlementaire et gouvernemental au journal « Le Populaire ».
Une fois à Paris, le militantisme de Gabrielle Girard s’exprime surtout au sein du Comité fédéral féminin de la Seine. Elle en est élue membre titulaire en novembre 1931 (Cf. Paul Favier. « Le Conseil fédéral socialiste de la Seine », Le Populaire, 26 novembre 1931) et apparaît dans « Le Populaire », en juillet 1932, en tant que secrétaire administrative, puis à partir de décembre, comme secrétaire adjointe (Cf. Gabrielle Girard, secrétaire administrative. « Comité fédéral féminin – Procès-verbal de la séance du 27 juin 1932 », Le Populaire, 9 juillet 1932).
Les années 1933-1936 représentent une période où son engagement politique se renforce de plus en plus. Elle participe à de nombreuses manifestations. Elle est nommée secrétaire de la Défense socialiste, organisme créé pour offrir une protection juridique aux camarades et sympathisants socialistes poursuivis pour des délits d’opinions. Elle devient aussi membre du Comité national des femmes socialistes et signera désormais des articles publiés dans la revue mensuelle « La Tribune des Femmes Socialistes ».
Il est fréquemment fait appel à elle pour animer des conférences de propagande, des réunions publiques. En mars 1936, elle apporte son soutien à son mari qui se présente dans la circonscription en tant que candidat socialiste. Ce dernier sera battu et se désistera pour un autre candidat du parti radical.
Cependant, c’est surtout au cours de l’année 1937 que Gabrielle Girard va se révéler dans un engagement total pour la cause de petits réfugiés espagnols et vivre un des moments les plus forts de sa vie.
Les premiers jours de juillet, elle conduit une soixantaine d’entre eux dans un centre d’accueil à Maisons-Laffitte, puis les installe définitivement à Orly, dans le groupe scolaire de la Croix Blanche et en prend la direction générale (Cf. François Lijardière. « Chez les gosses de Bilbao, une journée à Orly avec les soixante petits martyrs de Franco hébergés par les soins du Comité socialiste de secours à l’Espagne républicaine », Le Populaire, 22 août 1937). Les garçons et filles âgés de 5 à 12 ans sont en majorité basques et orphelins. Mireille Osmin, du Comité fédéral de la Seine, fournit un portrait élogieux de la directrice : « une fine et blanche silhouette au visage doux et souriant, la directrice de la colonie, notre amie Gabrielle GIRARD, attentive, active et dévouée » (Cf. Mireille Osmin, « Une visite à la colonie des enfants espagnols d’Orly », La Tribune des femmes socialistes, Novembre 1937 – N° 21).
Gabrielle Girard fonde un périodique qui est écrit, composé et imprimé par les enfants et est baptisé « El Ramillete » (Cf. « Un jeune confrère … Le Bouquet, c’est le petit périodique rédigé, composé et imprimé par les enfants espagnols de la colonie d’Orly – cents pensionnaires et toujours du nouveau ! », Le Populaire, 20 février 1938).
Gabrielle Girard est systématiquement présente lors des manifestations organisées au profit de la colonie avec une délégation d’enfants qui, le plus souvent, entonne des chants patriotiques, exécute des danses folkloriques. De plus, elle en profite pour exposer des photos sur la vie du centre, pour vendre les travaux manuels réalisés par les petits réfugiés et les exemplaires du journal de la colonie.
Gabrielle Girard est régulièrement félicitée pour son dévouement et son sens de l’organisation. En octobre 1938, Pierre Hanon décrit longuement les conditions de vie des 108 petits réfugiés espagnols et nous offre une nouvelle description de Gabrielle Girard : « Madame la directrice, alerte, souriante, toute menue dans la blouse blanche qui est sa grande tenue, […] est dans son bureau directorial, pièce minuscule où elle s’est confinée pour tenir le moins de place possible. Son prestige n’a pas besoin de s’appuyer sur un majestueux décorum. Il est dans sa gentillesse envers tous les membres de la colonie et aussi dans les réels talents d’administratrice qu’elle déploie pour faire face à une situation qui n’est pas toujours facile ». La directrice confie au journaliste ses inquiétudes concernant l’avenir du centre d’accueil car les événements récents en Tchécoslovaquie et les rumeurs de guerre imminente « ont amené certains parrains […] à oublier leurs protégés (Cf. Pierre Hanon. « Grâce au Parti socialiste, cent huit petits réfugiés espagnols ont retrouvé la joie de vivre – Une visite à la colonie d’Orly », Le Populaire, 23 octobre 1938).
Au début de l’année 1939, l’élan de solidarité envers l’Espagne s’amenuise rapidement. Beaucoup de centres ferment et les enfants sont peu à peu rapatriés dans leurs régions d’origine. Sachant qu’un grand nombre des jeunes dont elle s’occupe sont orphelins, Gabrielle Girard refuse de baisser les bras. Elle multiplie les ventes d’objets fabriqués par les petits réfugiés et organise en avril un gala dans la grande salle de la Mutualité. Le 26 juillet, elle accompagne une dizaine d’enfants d’Orly à la Gare de Lyon pour passer des vacances dans le nivernais, tandis qu’une grande partie des petits réfugiés sont déjà installés en Bretagne et que d’autres sont attendus en Savoie.
Les 26 juillet représente le jour où plus aucune information sur les enfants espagnols et sur Gabrielle Girard ne sera donnée par « Le Populaire ». De même, le 14 septembre 1939 est celui où le dernier article signé par Georges Th. Girard paraîtra. Dès lors, nous savons peu de choses sur la façon dont chacun d’eux a vécu les années de guerre.
Les seuls renseignements dont nous disposons nous ont été transmis oralement par Denise Raveau (assistante sociale de l’École nationale de service social de la Sécurité sociale, promotion 1951/1954 – conseillère technique adjointe en 1963 puis conseillère technique en 1965 à la Fédération nationale des organismes de Sécurité sociale (FNOSS) jusqu’en 1970 – responsable divisionnaire puis directrice de l’Action sanitaire et sociale et du service social à la Caisse nationale d’Assurance maladie des travailleurs salariés) qui a été l’adjointe de Gabrielle Girard de 1963 à 1965. D’après elle, celle-ci aurait séjourné quelque temps en Alsace où Georges Girard aurait rejoint un groupe de résistants. Puis, le couple contraint de déménager en zone libre, du côté de Clermont-Ferrand aurait rejoint Eugène Gaillard qui, désirant poursuivre la diffusion des idées socialistes, venait de créer un nouveau journal, « L’Effort ».
Ce n’est donc qu’au second semestre 1946, que nous retrouvons Gabrielle Girard au moment où elle intègre la Fédération nationale des organismes de Sécurité sociale, la FNOSS, en tant que conseillère technique du service social de la Sécurité sociale. Elle est recrutée par Clément Michel, directeur de la Fédération nationale qui a été fondée le 1er juillet 1946 à l’initiative de la CGT. Elle a déjà croisé Clément Michel, en 1938, lorsque celui-ci avait apporté son concours au convoyage, avec sa voiture personnelle, d’enfants de la colonie d’Orly. Elle lui est directement rattachée et fait partie de son équipe rapprochée avec trois autres cadres. Elle bénéfice du titre de chef de division puis, à partir de 1958, d’un classement hors classe. Certains renseignements sont extraits du fond répertorié 19771537/1 – 19771537/130, « Sécurité sociale, Union des caisses nationales de Sécurité sociale », déposé auprès des archives nationales.
Après les années de militantisme et l’épisode de la colonie d’Orly qui sont la marque de sa jeunesse, les deux décades à venir semblent représenter pour Gabrielle Girard, plus mature, une période où ses convictions politiques, tout en restant profondes, passent au second plan, après son intérêt pour le domaine social.
Sa première mission consiste à réorganiser le service social de la Sécurité sociale. Elle hérite d’un personnel embauché soit par les anciennes caisses d’Assurances sociales, soit par les sociétés de secours mutuel. Cet ensemble composite a pour inconvénient de juxtaposer des individus d’origine et de formation très diverses. De plus, les moyens tant quantitatifs que qualificatifs sont très inégaux d’une région à l’autre.
Comme précédemment, Gabrielle Girard met toute son énergie dans cet objectif ambitieux. Elle souhaite créer un service digne de ce nom, composé de techniciens ayant acquis une formation de bon niveau et une spécialisation dans le domaine sanitaire et administratif. Elle veut aussi un personnel en nombre suffisant et réparti équitablement sur l’ensemble du territoire français.
Très vite, elle rédige un règlement intérieur type dédié au service social afin de proposer une organisation et un fonctionnement uniques sur l’ensemble du territoire français. Ce texte est diffusé dès 1950, plus d’un an avant le règlement intérieur type de l’ensemble du personnel des organismes de Sécurité sociale.
Gabrielle Girard favorise la diffusion des orientations qu’elle désire inculquer aux assistants sociaux de la Sécurité sociale. En octobre 1952, paraît le premier numéro d’une revue professionnelle spécifique, le « Bulletin du service social des organismes de Sécurité sociale ». Avec l’aide de son adjointe, elle en est la principale rédactrice. Cette publication sera diffusée jusqu’en 1970.
Grâce aux efforts fournis, elle obtiendra un service homogène, reconnu et apprécié, dont le nombre de salariés est multiplié par trois en 15 ans (500 en 1945 – 1 500 en 1960).
Gabrielle Girard représente la FNOSS dans un grand nombre d’instances telles que le Comité technique d’action sanitaire et sociale de la Caisse nationale de Sécurité sociale, la Commission d’action sanitaire et sociale de la FNOSS, le Conseil pédagogique de l’École nationale de service social de la Sécurité sociale, la Commission de rééducation des tuberculeux, le Comité d’Entente des Ecoles de Service social et le Conseil supérieur de service social.
Elle est aussi mandatée par la FNOSS auprès de structures internationales. Elle participe notamment à l’Assemblée technique de réhabilitation professionnelle anglaise (1948), au Comité d’experts onusiens (1951), à une Mission d’étude européenne sur la formation professionnelle (1954), au Colloque européen du service social (1959)… Elle bénéficie en 1958 d’une bourse de l’ONU pour participer à des sessions sur le service social et en 1961, elle est retenue pour un cycle d’études ayant pour thème « le service social, prolongement de la Sécurité sociale » qui se déroule à Bruxelles. Clément Michel, le directeur de la FNOSS, introduit en 1949 Gabrielle Girard auprès du Comité français de service social et elle en devient rapidement un membre actif et influent. Elle contribue ainsi à l’organisation de la 5ème conférence internationale de service social qui se tient à Paris du 23 au 28 juillet 1950, où 45 nations sont représentées. Elle y installe un stand et organise une exposition sur le service social de la Sécurité sociale. Elle fait partie des rédacteurs du pré rapport de la conférence. Elle sera désormais associée à toutes les conférences suivantes (à Madras en 1952, à Toronto en 1954, à Munich en 1956, à Rome en 1960, à Rio de Janeiro en 1962 et à Athènes en 1964).
Gabrielle Girard dès la fin de l’année 1946, se fixe un deuxième défi : parfaire les qualifications des assistantes sociales en créant l’Ecole nationale de service social de la Sécurité sociale. En quelques mois seulement, elle élabore le programme des études, recrute les professeurs, une directrice adjointe, deux monitrices, une secrétaire, recherche des locaux, obtient les agréments ministériels. Dès le 15 juin 1947 (un dimanche !), elle accueille une première promotion de 16 élèves dans trois salles louées à l’École nationale d’organisation économique et sociale, 62, rue de Miromesnil, Paris 8e. A partir de cette date, elle remplit le matin sa fonction de conseillère technique et l’après-midi, celle de directrice de l’Ecole.
Dans son rôle de directrice, elle se montre à la fois souriante, dévouée, exigeante, parfois intransigeante et cassante, toujours volontariste, « une main de fer dans un gant de velours ». Elle est toujours prête à tendre la main aux élèves dont le niveau d’études est faible mais en contrepartie, elle exige de leur part le meilleur et un effort continu. Si les résultats ou le comportement ne correspondent pas aux attentes, elle se montre impitoyable.
Elle désire faire de ce nouveau centre de formation un lieu d’excellence. Elle sélectionne avec beaucoup de soins les intervenants dont les compétences et la réputation sont reconnues et en choisit également certains dont les pratiques sont innovantes. Elle fait appel par exemple au docteur Philippe Paumelle (1923-1974) qui est particulièrement reconnu pour avoir expérimenté dans le 13ème arrondissement une psychiatrie ambulatoire ouverte sur le lieu de vie habituelle des patients, inaugurant ainsi la médecine de secteur. Autre exemple, elle recrute le professeur Hartweg, éminent anthropologue, officiant au Musée de l’homme. Citons encore la pédopsychiatre Myriam David (1917-2004) qui est particulièrement appréciée dans le champ social car, après des études suivies aux Etats-Unis, elle consacrera une partie de son temps à enseigner la méthodologie du Case-Work dans les écoles de service social française.
Dès 1948, comme beaucoup de ses homologues, Gabrielle Girard adhère à l’Association nationale des assistants sociaux (ANAS) et apporte son concours à la rédaction du code de déontologie.
Dès octobre 1949, elle organise deux sessions spéciales dites « de récupération » qui, conformément à la loi de 1938, confirmée par la loi du 8 avril 1946, sont destinées aux personnels afin d’acquérir le diplôme de façon accélérée.
Au cours du mois de juillet 1952, elle est la première directrice d’école de service social à participer à un colloque sur le Case-Work qui a lieu à Genève, financé par l’ONU (Cf. Roger Henri Guerrand, Marie-Antoinette Rupp. « Brève histoire du service social en France 1896-1976 », Privat – 1978, page 154). Quatre ans plus tard, elle s’inscrit à nouveau pour un cycle d’études sur le Case-Work organisé par l’ONU à Anvers. C’est à partir de ce second stage qu’elle sera totalement acquise à la méthode, l’appliquera dans son école et accordera à l’apprentissage de la psychologie et de la psychiatrie une place prépondérante dans la formation de base et dans les sessions de perfectionnement.
En janvier 1951, Gabrielle Girard obtient l’agrément pour ouvrir l’Ecole nationale aux élèves infirmières.
La même année, elle débute les formations de perfectionnement à l’intention des professionnelles déjà en poste au sein d’un organisme de Sécurité sociale.
Elle veut leur permettre de s’adapter aux évolutions de la société et de s’ouvrir aux nouvelles technologies et prévoit aussi des sessions longues et très pointues, notamment :
- Une formation adaptée aux assistants sociaux intervenant auprès des malades mentaux ou de l’enfance inadaptée (elle signe dans les années 1955 un rapport intitulé « La protection sociale de l’enfance inadaptée en France » ;
- Un enseignement destiné aux professionnelles qui œuvrent en faveur des personnes invalides et/ou handicapées afin de leur offrir un traitement précoce et continu jusqu’à la réinsertion.
Enfin, en 1955, elle inaugure un cycle de formation dédié à l’encadrement.
Les résultats obtenus au fur et à mesure des sessions sont à la hauteur de son ambition. Le pourcentage des élèves admises au diplôme d’État est très nettement supérieur à la moyenne nationale.
Au total, ce sont près de 1 300 stagiaires, toutes catégories confondues, qui sont accueillis pendant la période Gabrielle Girard. Ce chiffre est impressionnant si nous le comparons au nombre de salariés que compte, en 1965, l’Ecole nationale de service social : soit 4 équivalents temps plein en 1950 et 6,5 en 1965 !
En 1963, le Conseil d’administration de la FNOSS propose l’inscription de Gabrielle GIRARD au grade de Chevalier de la Légion d’honneur.
Le 1er avril 1965, Gabrielle Girard, âgée de 61 ans, fait valoir ses droits à la retraite. Elle est nommée conseillère technique honoraire par le conseil d’administration de la FNOSS, sur proposition du directeur qui aurait bien aimé qu’elle poursuive son activité encore quelques années.
Elle est remplacée, d’une part, par Denise Raveau qui est désignée en tant que conseillère technique du service social de la Sécurité sociale et, d’autre part, par Marie-Thérèse Montagne qui devient la directrice de l’Ecole nationale de service social de la Sécurité sociale.
À partir de la date de son départ de la FNOSS, Gabrielle Girard ne reviendra pas sur le lieu de son ancien travail. Fidèle à elle-même, elle n’est pas de celle qui se retourne sur le passé et ressasse des regrets. Une page se tourne, elle attaque sa nouvelle vie comme elle l’a toujours fait, les yeux rivés vers l’horizon.
Gabrielle Girard doit s’occuper de son mari malade qui décèdera le 27 août 1971 à Saintes (Charentes).
Dès lors, elle partage sa vie entre Paris où elle possède un petit appartement à l’entresol, rue Hershel, Paris 6ème et la maison familiale à Montils (Charentes Maritimes). Elle se passionne pour l’égyptologie, suit des cours à la Sorbonne et effectue plusieurs missions en Egypte au cours desquelles elle inscrit sa documentation dans des cahiers de voyage.
Gabrielle Girard décède seule dans son appartement parisien le 4 février 1998.
SOURCES : Notice « GIRARD Georges », par Jacques Blanchard, version en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010. – Notice « GIRARD Gabrielle née FRAISSAIS Gabrielle » par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 20 décembre 2016. – La Femme socialiste, 1932-1936, passim et plus particulièrement, n° 103 (janvier 1932), 109 (août 1932), 136 (septembre 1934), 139 (novembre 1934), 141 (janvier 1935), 143 (mars 1935), 153 (janvier 1936) et 156 (avril 1936), n° 190 (juillet – août 1939). – Interview de Gabrielle Girard. – Notice « GAILLARD Eugène, Martin » par Michel Dreyfus, Gilles Morin et Patricia Toucas, version mise en ligne le 11 juin 2009, dernière modification le 11 juin 2009.
Jany Audier, avec la collaboration de Martine Jany et quelques notes de famille de Jean-Philippe Girard, son petit-neveu