
Assistante sociale au commissariat à la lutte contre le chômage à Lyon de 1941 à 1944 ; juive, résistante, déportée à Auschwitz ; co-fondatrice de l’association Revivre en 1945, puis fondatrice de l’association « Mémoire des Déportés et des Résistants d’Europe » en 1989. Grand-croix de la Légion d’honneur, elle a reçu les honneurs militaires en décembre 2008.
Yvette Farnoux naît le 17 octobre 1919 à Paris 9e dans une famille juive alsacienne dont les aïeuls avaient fui l’Alsace en 1870. Son père Georges Baumann, sa mère Alice Neuburger, son frère et sa sœur (Jean-Pierre et Claudine) sont également nés à Paris. Sa fille évoque une famille traditionaliste.
De son adolescence dans les années trente alors que les Juifs allemands envoient leurs enfants en France chez des parents ou des amis pour les protéger, elle dira « Nous étions donc très alertés sur les problèmes qui se posaient déjà en Allemagne et en Autriche n’imaginant […] pas qu’un jour la même chose pourrait arriver en France ».
Ses études se déroulent au Lycée Molière à Paris. Elle obtient son baccalauréat en 1937 puis entre au début de la guerre à l’école des Surintendantes située à Paris, rue Princesse, dans un appartement du sixième arrondissement dirigée par Jeanne Sivadon*. Les élèves sont environ 40 réparties dans deux promotions. Elle y croise Henri Frenay et Berty Àlbrecht* : « Ce n’est que plus tard que j’ai su que cette école a été le point de départ d’un des mouvements les plus importants de la Résistance intérieure Française, qui est devenu le Mouvement Combat ». Ayant obtenu son diplôme de Surintendante d’Usines elle souhaite trouver un emploi en zone Sud non occupée afin d’y entraîner ses parents et sa sœur.
Le premier acte de résistance revendiqué comme tel par Yvette se déroule alors que la famille doit quitter La Charité sur Loire pour Bordeaux, elle raconte :« Quelque temps avant notre départ […] pour Bordeaux, mon père avait fait entrer du vin dans la cave et, avec ma sœur, nous sommes allées acheter de la mort au rat chez un droguiste. Nous pensions que les Allemands s’installeraient dans notre maison. C’est notre premier acte de Résistance. Je pense avoir liquidé plus d’Allemands là, à La Charité, que pendant la suite de mon périple». Sa sœur Claudine participera aussi à la résistance.
Son premier poste l’amène à Lyon, au commissariat à la lutte contre le Chômage, en zone sud, administrée sous l’autorité du gouvernement de Vichy. De juillet 1941 et jusqu’à janvier 1944, elle est active dans la Résistance à Lyon au sein du mouvement résistant Combat. Quelle ne fut pas sa surprise d’y être placée sous les ordres de Berty Albrecht (cofondatrice du mouvement Combat) dont elle est l’adjointe et d’Henri Frenay. « J’étais au centre même de ce qui se faisait de plus actif sur le plan de la Résistance en France libre ». D’abord chargée de l’organisation des Services sociaux de Combat, elle en devient responsable au niveau national. A partir de juin 1943 après l’assassinat de Berty Albrecht par la Gestapo au mois de mai elle est nommée responsable nationale des Services sociaux des Mouvements unis de la Résistance¹car « Combat fut fondu avec Libération et Franc-Tireur. Tous les services sociaux fusionnèrent dans le Service social des Mouvements unis de la Résistance, dits les MURS ».
Le Commissariat à la lutte contre le chômage (CLC)² dépend du secours national qui relève du gouvernement de Vichy. Il a été créé le 11 octobre 1940 par René Belin, ministre du Travail. Henri Maux, Ingénieur des Ponts et chaussées coloniaux, est nommé commissaire adjoint à la lutte contre le chômage pour la zone sud. C’est lui qui recrutera Berty Albrecht. La France est désorganisée, le nombre des demandeurs d’emploi approche du million. En zone sud, il s’agit de développer le reclassement professionnel.
Les chômeurs sont des Français qui ne peuvent rentrer dans leur région devenue zone interdite ; des soldats démobilisés qui, de retour dans leur foyer, trouvent les usines fermées ; des prisonniers évadés ou libérés sans travail ; des Juifs que frappent les lois d’exclusion leur interdisant d’exercer leur profession. Et puis aussi des étrangers d’origines diverses, la plupart sans ressources et ne demandant qu’à travailler. Le sort des étrangers établis en zone sud (70 nationalités), embarrasse le gouvernement de Vichy. Henri Maux confie à Gilbert Lesage le soin de créer un Service Social des Étrangers (SSE) chargé des questions sociales : regroupement familial, assistance matérielle et morale, réadaptation…
Parallèlement aux activités officielles du CLC un service social clandestin s’est mis en place. Il s’occupe des résistants, des disparus, des emprisonnés et de leurs familles. Des activités non dénuées de risques. Yvette sillonne départements et communes à vélo pour mettre sur pied des structures locales du Service Social clandestin. « J’avais organisé le Service social de la région de Lyon avec une assistante régionale qui prenait avec elle autant d’assistantes départementales que nécessaire. Je ne connaissais que l’assistante régionale. Sur le même schéma, j’organisais les six régions de la zone Sud, Lyon, Marseille, Montpellier, Brive, Clermont-Ferrand et Toulouse. C’était un service très bien structuré, essentiellement féminin. […] L’argent venait notamment des parachutages de Londres ».
Le service social correspond avec les camarades internés – nombreux en novembre 1941, mais qui le devinrent de plus en plus à partir de l’invasion de la zone Sud par les Allemands en novembre 1942- et les ravitaille en colis de toutes sortes. « Notre activité la plus importante était la communication avec les prisonniers par l’intermédiaire des avocats ou des aumôniers [pour avoir le maximum de précisions sur les plans des prisons, prévoyant l’organisation éventuelle d’évasions à venir], la préparation des évasions et les messages. Le fait d’être juive était important à mes yeux pour une seule raison: je n’avais rien à perdre, puisque j’étais de toutes manières menacée de mort ». Les familles de prisonniers (ceux de Combat, de Libération et de Franc-Tireur) se trouvent souvent dans le dénuement le plus complet après l’arrestation du chef de famille. Le service social les aide à s’installer dans d’autres lieux, leur procure nourriture et vêtements qu’il faut trouver. Près de 300 000 femmes, sont devenues chefs de famille du fait de la mort ou de la captivité de leurs maris. Le service social du bureau du chômage met en contact les chômeuses et les éventuels employeurs, ou oriente les femmes vers une formation artisanale pour l’apprentissage d’un métier. Yvette explique que « Parfois, nous travaillions avec d’autres organisations, en particulier avec l’OSE [œuvre des secours aux enfants]³ quand des familles juives émettaient le vœu de voir cette organisation prendre leurs enfants en charge. Je crois que c’est cette […] occupation qui a rendu le service social clandestin si important car c’est elle qui nous a toujours permis de recruter de nouveaux résistants pour tous les postes de Combat parce qu’ils se sentaient plus tranquilles pour les leurs ».
Le couple Bernard
Yvette rencontre son mari Jean-Guy Bernard, secrétaire Général de Combat, alors qu’elle travaille au commissariat au chômage. Juif, polytechnicien, résistant, il dirigera successivement le Noyautage des Administrations Publiques (NAP) en Zone Nord puis la Résistance-Fer (mouvement spécialisé de résistance composé principalement de cheminots français). Ils se marient dans la clandestinité le 8 octobre 1943 à la mairie de Margency dans le Val d’Oise. Un enfant est conçu « […] par hasard, mais après, je le voulais. J’avais déjà tout prévu pour le bébé, à la campagne » qui serait confié aux parents de Jean-Guy.
L’arrestation
Après l’Occupation de toute la France par les Allemands, en Novembre 1942, les divers services de Combat quittent Lyon pour s’installer à Paris. Jean-Guy, Yvette et leurs camarades sont alors des clandestins dans la capitale.
Le 28 janvier 1944, le couple victime de délation, est arrêté pour faits de résistance chez lui, rue Boissy d’Anglas. Jean-Guy est déporté le 31 juillet 1944 et gazé dès son arrivée à Auschwitz.
Yvette, enceinte de 8 mois, est emprisonnée. Torturée par la Gestapo pendant plusieurs semaines, elle tente de se suicider. Elle accouche seule en cellule d’un bébé mort né en février 1944. Elle dira : « Quand j’ai été arrêtée, j’avais peur qu’on me laisse accoucher, qu’on me prenne le bébé, que je ne sache plus ce qu’il allait devenir. J’étais très contente qu’il soit mort avant de naître ». Transportée à l’hôpital de Blois, elle parvient à s’évader. De nouveau arrêtée, interrogée par la Gestapo, elle est transférée à Fresnes. Yvette part de Drancy pour Auchwitz-Birkenau deux mois plus tard, le 29 Avril 1944, avec le convoi 72. Dans son bloc se trouvent Simone Veil, Marceline Loridan-Ivens (scénariste et écrivaine), et la psychanalyste Anne-Lise Stern.
La vie dans le camp camp
Yvette choisit de rester auprès des déportées juives et refuse la proposition d’intégrer le groupe de résistantes françaises assemblées autour de Marie-Claude Vaillant-Couturier : « je risquais beaucoup plus en restant avec les déportées juives. […] Peut-être ne voulais-je pas me désolidariser? ». Elle a peu d’espoir de retrouver Jean-Guy. « Le seul moteur qui m’animait, c’était chaque matin le fait que je vive encore, même un jour de plus, suscitant la colère des SS. Je peux encore vivre, et peut-être aider mes camarades à survivre, leur donner un peu de pain, une part de soupe, ou bien être auprès d’elles quand elles mourront ».
Le 17 janvier 1945, les camps sont évacués, les déportés conduits depuis Auschwitz vers le camp de Ravensbrück, pendant une « marche de la mort » (à la fin de la guerre les alliés se rapprochant des camps les SS les évacuaient pour poursuivre le processus de concentration tout en le dissimulant). Yvette parvient à se glisser dans un convoi de non-juifs transférés au camp de Leitmeritz en Tchécoslovaquie (zone russe).
Le couple Farnoux
Les troupes soviétiques libèrent le camp de Leitmeritz le 11 mai 1945. En cherchant à regagner Paris Yvette rencontre Abel Farnoux le 20 mai. Évadé du camp de Buchenwald il participe au rapatriement des déportés vêtu d’un uniforme américain. Il emmène un groupe de femmes dans lequel se trouve Yvette. Ils se marieront à Dakar en 1947.
L’association Revivre
En 1945 des milliers d’enfants de résistants, fusillés ou morts en déportation, se trouvent en difficulté, parfois à l’abandon. L’État apporte une aide matérielle mais ne peut remplacer une famille. Dès son retour, pour tenir la promesse faite à ceux tombés auprès d’eux dans le combat de la résistance, Yvette fonde avec Jean-Pierre Lévy, Claude Bourdet et Hervé Thierry l’association Revivre. Groupement de solidarité pour les enfants orphelins de la résistance son siège se situe 59 rue de Vergniaud à Paris 13ème. L’association déclarée le 09 juillet 1945 prend en charge l’éducation des enfants et met en place des actions sociales et éducatives. L’atmosphère y est familiale, créatrice de liens affectifs.
Soutenue par de nombreuses personnalités (Cocteau, Camus, Char, Éluard ou encore Mauriac), l’association doit réunir régulièrement des fonds pour mener les missions qu’elle s’est fixée. Il faut être imaginatif, créer l’évènement. Un bal dénommé « des petits lits blancs » est ainsi organisé le 26 Juin 1947 à Paris4 au Théâtre National de l’Opéra. Claude Bourdet, son président, déclare dans son discours d’accueil : « Ces enfants ne doivent pas être des orphelins tristes, en uniforme. Ils connaîtront grâce à vous la chaleur d’un foyer ». Une loterie sera également organisée par le couple lors de son séjour à Dakar. Grâce à l’investissement d’Yvette et d’Abel, et à leurs soutiens, Revivre s’est occupé de près de 1400 enfants de 2 à 20 ans.
Retrouver une vie normale
La réadaptation au retour des camps de concentration est difficile, entre les souvenirs douloureux et envahissants, l’impossibilité d’exprimer l’impensable face à un silence assourdissant. Ceux qui sont restés, souvent, ne veulent pas savoir.
C’est ainsi que le couple Farnoux choisi de s’expatrier. D’abord au Sénégal, puis en Afrique du nord, en Italie, à New York avant de revenir s’installer en France en 1957. Durant ces différents séjours, Yvette se consacre à des activités d’assistance sociale.
Le séjour au Sénégal
La Fédération d’Afrique occidentale française (AOF), créée en 1895, rassemble jusqu’en 1958, sous l’autorité d’un gouverneur général, les territoires de Côte d’Ivoire, du Dahomey (Bénin), de Guinée, de Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Soudan français (Mali). Son chef lieu se situe à Dakar à partir de 1902. Dans une note datant de 1946 Marius Moutet, ministre de la France d’outre mer, demande au gouverneur général et aux gouverneurs de créer un service social chargé d’améliorer les conditions matérielles et morales de la vie des individus et des familles, de coordonner l’action des œuvres privées, de créer des écoles de formation pour le personnel social, de lutter contre les fléaux sociaux.
Yvette rejoint Abel à Dakar en août 1946 munie d’un ordre de mission de Marius MOUTET. Détachée auprès du gouverneur général René Barthès elle est chargée de l’organisation des services sociaux de l’AOF.
Mais la création des services sociaux en AOF restera au point mort du fait des comportements ambigus des hommes politiques et de la frilosité de l’administration coloniale.
A Dakar, Yvette contribue également au recrutement de femmes pour la formation de sages femmes.
Le diplôme de sage femme a été créé dès 1918 au sein de la section sage-femme de l’École de médecine de Dakar. La mortalité infantile est importante alors que l’école peine à recruter. Dans la brousse et les villages des femmes exercent tant bien que mal le métier d’accoucheuse. Il faut alors les convaincre d’accepter une formation académique dont elles ne voient pas vraiment l’utilité. Il faut lutter contre le poids des coutumes qui pèse sur ces femmes, victimes aussi de pressions culturelles, historiques et sociales.
Le séjour en Algérie
Yvette supporte mal le climat de l’Afrique de même que sa fille aînée. En 1954 la famille part pour Alger où Abel dirige l’usine Thomson-CSF. Yvette s’occupe du département social de l’usine. En 1957 ils quittent précipitamment l’Algérie sur demande impérative du général Massu.
Soutenir et témoigner
L’action sociale est restée centrale tout au long de la vie d’Yvette. Combattante de la liberté elle est devenue après la guerre une militante de la mémoire, marquée à jamais par les horreurs de la guerre. A la suite de « Revivre » elle crée plusieurs associations :
– Les « Relais Hospitaliers » en1977, association qu’elle préside et qui a pour objet d’héberger et de soutenir les familles d’enfants leucémiques soignés dans les hôpitaux de la région parisienne.
– « Mémoire des Déportés et des Résistants d’Europe » en 1989, au lendemain de la chute du mur de Berlin à son initiative et celle de son époux, aidés de personnalités de leur entourage, anciens résistants et déportés (Elie Wiesel, Stéphane Hessel, Lucie et Raymond Aubrac, Simone Veil). L’association a pour vocation de témoigner, notamment auprès des jeunes, d’entretenir la mémoire de ce qu’a été la déportation, de lutter contre l’oubli. Pour Yvette la survie n’est concevable que si elle s’accompagne d’une exigence de mémoire. Elle poursuivra toute sa vie ce combat par la parole. Le « Relais de la Mémoire Juniors » sera créé en 2001 par le couple Farnoux pour faire que leur œuvre survive à la mort des Anciens, et pour compléter la formation à la citoyenneté des jeunes générations5
Yvette s’est engagée comme membre actif de divers Conseils d’Administration :
– « Association des Déportés et Internés Juifs de France » ; « Association des Déportés et Internés de la Résistance » ; « Médaillés de la Résistance » ; « Conseil de l’Ordre de la Légion d’ Honneur »….
Yvette s’investit dans la société d’Entraide des membres de la Légion d’Honneur (SEMLH). A cette époque, l’entraide est d’ordre affectif (visites aux malades, aux isolés, aux plus âgés), administratif (aide pour les démarches auprès des administrations, recherche d’emploi etc.) et financier (allocations d’entraide, de décès, bourses, prêts d’honneur, etc.). Cette société gère également trois résidences de repos et de vacances : le château du Val à Saint-Germain-en-Laye, la résidence Costeur-Solviane à Saint-Raphaël et le château du Pouy-sur-Vannes, qui proviennent toutes de legs faits à la SEMLH.
– Attributions des logements HLM de Malakoff auprès de Guy Ducoloné (résistant, déporté, député de la Seine, puis des Hauts-de-Seine de 1967 à 1988).
Yvette Farnoux s’est donnée sans compter, au risque de sa vie, dans l’abnégation. Elle a toujours dit qu’elle était morte une première fois à Auschwitz et qu’elle avait dû se débattre toute sa vie pour continuer malgré « cette mort ». Elle décède le 7 novembre 2015 à Vanves (Hauts-de-Seine).
Cette grande dame a reçu la reconnaissance de la nation par plusieurs décorations :
– la Croix de Guerre 39-45 avec Palme
– Capitaine de l’Armée Française
– la Rosette d’Officier de l’Ordre des Médaillés de la Résistance
– Grand Officier de la Légion d’honneur
– Grand-croix Ordre National du Mérite
– Grand-croix de la Légion d’honneur, 8e femme à être élevée à cette dignité.
Cette biographie a été réalisée en grande partie grâce aux éléments transmis par sa fille Sylviane Toporkoff que je remercie sincèrement.
BOCQUET Dany mai 2021
1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvements_unis_de_la_R%C3%A9sistance. Les MUR, organisation de résistance à l’occupation allemande et au régime de Vichy sont créés le 26 janvier 1943 par la fusion des trois grands mouvements non communistes de zone sud : « Combat » (Henry Frenay, « Franc-Tireur » (Jean-Pierre Levy), et « Libération-Sud » ( Emmanuel d’Astier de La Vigerie), et dont le siège se trouve à Lyon.
2. Marie-Antoinette Maux-Robert Dans Guerres mondiales et conflits contemporains 2002/2 (n° 206), pp 121-146.
3. Fondée en octobre 1912 par des médecins juifs de Saint-Pétersbourg, pour venir en aide aux populations juives de l’empire tsariste, et fonde à Paris en 1934 le comité français de l’Union OSE.
5. https://relaisdelamemoire.jimdofree.com/qui-sommes-nous/
Autres documents :
– Irène Toporkoff, Sylviane Farnoux-Toporkoff. Yvette Baumann-Bernard Farnoux. Résister, témoigner. Revue d’Histoire de la Shoah, 2017/1 n° 206, pp 319-346.
-Témoignage d’Yvette Baumann-Bernard-Farnoux devant le Sénat en novembre 1988.